Bouddha aurait dit à une assemblée de moines : Il y a quatre types de chevaux:
– Le premier s’exécute sans crainte à la seule vue de l’ombre de la cravache.
– Le second s’exécute seulement quand il sent la cravache sur ses poils.
– Le troisième quand la cravache-lui marque la chair
– et le quatrième quand la cravache lui pénètre les os.
Explication :
 – Le premier cheval est comparable à un homme qui prend conscience de l’impermanence lorsqu’il apprend la mort survenue dans un autre village.
– Le second est comparable à celui qui en prend conscience lorsque la mort survient dans son village.
– Le troisième est comparable à l’homme qui en prend conscience quand la mort surprend un membre de sa famille.
– Le quatrième est comparable à l’homme qui en prend conscience seulement quand sa propre mort est éminente.

Voilà l’histoire des quatre chevaux.
Si nous ne comprenons pas l’enseignement qu’elle contient, nous ne serons jamais de bons conseils.L’expérience de la pratique nous fait percevoir l’importance de cette histoire et ceux qui ne pratiquent pas, n’y verront aucun intérêt.

Nos appréhensions de l’impermanence dépendent de notre degré de compréhension.
Un sage disait : « Ceux qui viennent à la pratique après avoir entendu l’enseignement de la Voie peuvent être comparés à un bon cheval qui prendrait la bonne direction en apercevant l’ombre de la cravache du cavalier ».
Lorsque nous avons le privilège de suivre l’enseignement du Bouddha, tous les phénomènes œuvrent comme l’ombre d’une cravache nous menant à la pratique !
Certains perçoivent l’ombre immédiatement, alors que d’autres ont besoins d’innombrables vies.

« La vie est un festival de nouveauté», disait un sage.
La vie s’écoule au rythme des changements et de fait, elle nous soumet à  l’impermanence des êtres et des choses. Rien ne reste à jamais figé à l’image des saisons changeantes.A tout moment dans notre vie, nous pouvons être face à des changements, des bouleversements qui chamboulent notre existence, comme la perte d’un être qui nous est cher, la perte d’un objet auquel nous nous attachons, la fin d’une relation que nous pensions pourtant acquise à jamais, la maladie, …Il y a ainsi ce que nous croyons immuable, indestructible… et qui un jour nous « échappe », car c’est sans compter sur tout un « jeu » de causes et de circonstances qui viennent y mettre fin. Notre regard s’attriste, notre cœur en est peiné et pourtant, la vie, bien souvent nous réserve de nouveaux sourires.

La vie, c’est la vie,  et si nous ne pouvons rien changer,  il nous appartient donc d’accepter la loi universelle  « l’impermanence des êtres et des choses ».
Cela ne veut pas dire se résigner, se plier ou se soumettre, c’est simplement accepter ce flux au lieu de lui résister ou de le nier.Accepter, c’est quelque part intégrer le fait que nous avons à « lâcher-prise » sur ce qui n’est pas en notre pouvoir d’agir.
L’accueil de ce qui nous arrive, permet d’accepter les fluctuations de la vie et d’avoir un certain équilibre face aux situations rencontrées, qu’elles soient douloureuses, tristes, ou bien joyeuses.

Trop souvent nous sommes nous-mêmes la source de notre mal-être. Le regard que nous portons sur les évènements, peut nous anéantir ou nous rendre plus fort.
Ce que l’on croit être une malchance, peut s’avérer ensuite être une chance.Une fin, ou une perte peut mener à des prises de consciences qui favorisent des changements pour un mieux être : par exemple le pouvoir d’effectuer des transformations dans notre esprit, la volonté de ne pas donner d’importance à ce qui ne nous n’est pas essentiel ! …

L’impermanence n’est pas une fin, chaque fin laisse place au renouveau.

Car grâce à l’impermanence tout devient possible !
De même que l’obscurité laisse place à la lumière, la peine peut laisser place à la joie,  une « mort » à des «renaissances» .