Je veux aujourd’hui, vous partager un courrier du Professeur Henri Joyeux qui nous concerne particulièrement. Il me paraît important de diffuser le plus largement possible…
LES EFFETS CANCÉROGÈNES DU TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF (THS) DE LA MÉNOPAUSE ÉTAIENT DÉJÀ CONNUS ET PRÉVISIBLES
La dernière publication parue fin août 2019 dans le Lancet affirme une vérité scientifique qui était prévisible : les liens entre le THS et le cancer du sein.
Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer : Type and timing of menopausal hormone therapy and breast cancer risk: individual participant meta-analysis of the worldwide epidemiological evidence. Lancet , 2019 ; publication avancée en ligne le 29 août. doi.org/10.1016/S0140-6736(19)31709-X
Les auteurs ont scruté 58 études épidémiologiques réalisées de
janvier 1992 à janvier 2018. Ils ont recueilli les données individuelles
de 108 647 femmes atteintes d’un cancer du sein, survenu à l’âge moyen
de 65 ans. La moitié d’entre elles avaient suivi un THS, débuté vers
l’âge de 50 ans, et poursuivi en moyenne pendant 10 ans pour celles
encore sous traitement au moment du recrutement et 7 ans pour les
anciennes utilisatrices.
Les résultats confirment les liens de cause à effet entre THS et cancer
du sein. De plus l’augmentation du risque de cancer du sein persiste
plus de 10 ans après l’arrêt du THS. Les données ne sont pas suffisantes
pour établir sa persistance au-delà de 15 ans.
Ces vérités qui appartiennent à la cancérologie ont été longtemps occultées, et même tournées en dérision.
Personnellement je les annonçais et expliquais scientifiquement il y a plus de 20 ans dans mon livre « Femmes si vous saviez ! », dont aucun journal grand public n’a parlé, car il n’allait pas dans le sens des intérêts publicitaires et financiers des fabricants du THS et de leurs réseaux.
Pourtant, déjà en 2005, début août le « Centre International de Recherche sur le Cancer classait les contraceptifs oestro-progestatifs et l’hormonothérapie ménopausique comme cancérogènes.» Dès le mois de septembre 2005, les médias minimisaient au maximum les risques et certains journaux dans leurs pages santé, quotidiens ou hebdomadaires féminins très grand public, parlaient même de protection.
Que de femmes leurrées ! Elles ont payé de leur vie ces erreurs scientifiques, atteintes de cancers du sein, mais aussi d’accidents vasculaires cérébraux, d‘embolies pulmonaires, d’atteintes utérines ou ovariennes.
Que de collègues prescripteurs désinformés ! Ils ont cru sans se poser de questions les discours pseudo-scientifiques fabriqués de toutes pièces plus par les experts du marketing que par les scientifiques. Ces derniers se sont laissés faire.
Ainsi les spécialistes, dont certains ”grands patrons” imprudents et même des institutions de lutte contre le cancer, ont prôné et laissé traiter une maladie qui n’en était pas une : la ménopause. Et quand la femme était atteinte, on la rassurait faussement avec deux arguments : ”grâce au THS le diagnostic de votre cancer du sein est plus précoce et il est de meilleur pronostic”.
Il ne s’agit pas ici de faire croire que la ménopause ne crée pas de désagréments, surtout quand elle n’est pas préparée et expliquée. Ces désagréments ont été présentés comme insupportables et surtout responsables de vieillissement accéléré, de rides, de sécheresse généralisée cutanée et muqueuses, de permanentes bouffées de chaleur, de maladie neuro-dégénérative, impossibles à gérer autrement qu’avec des hormones exogènes.
Ces informations amènent à réfléchir au moment où l’intelligence artificielle (IA) peut nous apprendre tant de choses utiles à notre santé. Au moment aussi où l’on fait à juste raison le procès des perturbateurs endocriniens de notre environnement au nom d’une écologie radicale.
Or ces traitements hormonaux substitutifs sont pour les femmes qui les consomment, les premiers et probablement les plus puissants perturbateurs endocriniens étant donné les doses d’hormones qu’ils apportent à un corps qui n’en a plus besoin.
Une vérité scientifique concernant l’efficacité ou les dangers d’un traitement peut avoir deux origines.
Un exemple bien connu : les dangers du Médiator, fameux coupe-faim des laboratoires Servier.
Ils ont été observés en 2007 grâce à notre collègue pneumologue Irène
Frachon. Le médicament fut retiré du marché en 2009 alors que les effets
négatifs étaient déjà dénoncés par la revue ”Prescrire” en 1997. La
vérité scientifique concernant les dangers est donc apparue après que
les traitements aient été largement prescrits.
La vérité peut donc apparaître après le traitement,
car il a créé plus de complications que d’effets utiles à la santé.
C’est ce qui se passe avec le THS. Les risques sont alors supérieurs aux
bénéfices.
Heureusement toutes les personnes qui l’ont consommé n’ont pas été
atteintes, car le THS n’est pas le seul facteur de risques, il y en a au
moins 10 autres qui peuvent se cumuler.
Ce sont les résultats des études épidémiologiques – quand elles ne sont
pas biaisées – qui affirment le lien de cause à effet chez un nombre
excessif de personnes traitées, comparées aux non traitées. C’est ce que
révèle la dernière publication du Lancet.
La vérité peut être préalable au traitement, si elle explore les données physiologiques et les dérèglements que peuvent créer le traitement, avec des arguments scientifiques solides. Elle peut donc prévoir les complications. Le traitement en cause est alors déconseillé fortement, et d’autant plus qu’existent d’autres moyens de traiter, plus naturels et sans aucun danger.
Je veux parler d’homéopathie (bien qu’elle soit rejetée par les
autorités), de phytothérapie, de changement des habitudes alimentaires,
dont j’ai pu vérifier chez les patientes elles-mêmes – comme beaucoup de
collègues et sans avoir besoin d’études randomisées – l’efficacité dans
de nombreux cas.
Même si cet effet positif peut être considéré en partie comme placebo,
il est certainement sans danger. Cet effet placebo est scientifiquement
reconnu. Il permet aussi des économies importantes pour notre système de
santé qui va si mal.
Ainsi ces deux vérités, tardives post-traitement ou préalables au traitement, doivent avoir des bases scientifiques pour être prises au sérieux. Mais les deux ne disposent pas des mêmes moyens marketing, de communication, de colloques, de congrès mondiaux… Le marketing qui ne crée pas du business n’intéresse personne.
Quelle est la vérité scientifique la plus importante, la plus utile ?
Certainement celle qui peut éviter le maximum de maladies, de souffrances personnelles et familiales.
Pour prévoir les dangers de tel ou tel traitement, il faut évidemment en connaître la composition précise, les indications réelles et les conséquences probables déjà démontrées. Ces conséquences ne peuvent être imaginaires, elles doivent être logiques, solides scientifiquement et en cancérologie, on peut dire cancéro-logiques.
Parce que la glande mammaire est hormono-dépendante, il est logique que des hormones exogènes, à des doses élevées, soient délétères pour les seins. Cela fut démontré dès 1932 par Antoine Lacassage, un chercheur qui n’a pas fini d’être reconnu, nettement en avance sur son temps.
Nul doute, et c’est déjà fait, que les médias sauront minimiser les
effets cancérogènes des hormones étrangères au corps de la femme,
tellement que beaucoup de femmes seront encore traitées inutilement et
dangereusement.
Les grands magazines les aideront-elles à discerner, quand on sait la
puissance du marketing – sponsor de la grande presse – qui ne
s’embarrasse pas de considérations éthiques ?
N’hésitez pas à diffuser cette lettre pour éclairer, aider à choisir, et que les 15 millions de femmes concernées par la ménopause en France trouvent de meilleures solutions.
Inutile d’attendre la reconnaissance ou les excuses des fabricants, des médias ou des prescripteurs.
Et si cela vous intéresse, les alternatives sans danger pourront faire l’objet de prochaines lettres.
Bien à vous tous
Pr Henri Joyeux
La semaine prochaine, c’est promis, mon article sera beaucoup plus léger! 🙂