On demanda un jour à un maître qui savait méditer, comment il faisait pour être si recueilli, en dépit de toutes ses occupations.
Il répondit:
-« Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, Je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle. »
Les gens l’interrompirent en lui disant:
-« Nous faisons de même, mais que fais-tu de plus ? »
Il répétait:
-« Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle. »
Les gens lui dirent encore une fois:
-« C’est ce que nous faisons aussi ! »
-« Non, leur répondit-il.
Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà.
Quand vous vous levez, vous courez déjà.
Quand vous courez, vous êtes déjà au but …
Nous sommes toujours ailleurs et rarement ici.
Toujours distrait en réalité, parce que sollicité par la pensée d’un futur ou d’un passé.
La traction vers un futur ou le passé est constante et c’est ce qui crée le stress post-moderne.
Le mental crée l’agitation inquiète et l’agitation constante fait qu’il n’y a pas de coïncidence avec le maintenant actuel.
Le sage ici ne « fait » rien de plus. Il n’y a rien à faire pour être, il suffit d’être, mais d’être réellement présent au présent.
Le passé est comme un rêve et le futur n’est pas encore là. Demain quand il arrive, on l’appelle « aujourd’hui ».
Bonjour, ci dessous mon histoire préférée sur ce thème :
« Un chercheur japonais, spécialiste du rire, participa à l’une des rencontres entre le Dalaï-Lama et un groupe de scientifiques et
de philosophes, organisée par le Mind and Life Institute dont je fais partie. Ce chercheur devait présenter son exposé le cinquième et dernier jour de cette passionnante rencontre.
Pendant toute la semaine il intervint fort peu dans les discussions et sourit encore moins. Nous étions donc tous d’autant plus curieux d’entendre son exposé.
Il s’avéra que ce savant aimait l’humour à froid.
Il nous expliqua qu’un groupe d’une centaine de personnes souffrant de diabète furent conviées à assister à un numéro de l’un des comiques les plus appréciés du Japon et tous eurent une bonne dose de rire pendant plus d’une heure. Des échantillons de sang, prélevés à la fin du spectacle, montraient une baisse significative du niveau d’une protéine sanguine qui intervient dans les symptômes du diabète.
Le lendemain, les mêmes personnes furent invitées à écouter un exposé académique par un érudit de l’université. A la fin de la conférence, le taux de la même protéine n’avait pas diminué, mais légèrement augmenté.
Le savant japonais délivra son verdict, avec le plus grand sérieux :
– « La conclusion est donc : si vous souffrez du diabète, n’allez jamais écouter une conférence savante ! » Comme l’écrivait Marcel Pagnol : « Le rire est quelque chose que Dieu à donné aux hommes pour les consoler d’être intelligents. »
Puis il termina par une question au Dalaï-Lama :
– « Votre Sainteté, pouvez-vous nous dire quel a été le moment le plus heureux de votre vie? »
Un silence plein d’expectative se fit dans la salle, composée d’une dizaine de scientifiques, de quelques érudits, de méditants bouddhistes et d’une centaine d’invités. Le Dalaï-Lama regarda en l’air, à droite et à gauche, comme s’il cherchait une réponse en lui-même, puis soudainement, il se pencha vers le savant japonais et dit de sa voix forte et timbrée :
– « Je pense que c’est … Maintenant ! »
Un rire général parcouru l’audience et la séance fut levée. Le savant japonais, spécialiste du rire, enfin, riait de bon cœur. »
L’instant présent : nous connaissons tous ce moment où nous avons la sensation d’être en harmonie avec le monde, notre esprit et notre cœur. Ce moment est bref et rare, nous ne lui accordons pas d’importance.
Or le bouddhisme enseigne que c’est cet instant qui est le vrai et que nous avons à apprendre à accueillir. Par la méditation, bien-sûr, mais aussi par nos sens.
Cela s’apprend, prendre l’habitude d’écouter à travers nos sens sans jugement de j’aime ou je n’aime pas. Écouter, sentir, regarder, … sans porter de jugement, et nous sommes ramenés dans l’instant présent.
Être dans l’instant Présent, c’est vivre cet instant sans être dérangé par deux ennemis : le Passé et le Futur !
Mais ce n’est pas se voiler la face devant l’avenir ou agir comme si le passé n’avait pas été.
C’est plutôt avoir conscience de ce qui se passe en soi et autour de soi, reconnaitre à ses sensations, c’est revenir à l’instant présent, ne pas laisser les jugements, les souvenirs du passé ou les projets du futur perturbent son paix intérieur.
C’est à nous de décider de nous retourner sur notre passé et nous projeter dans l’avenir de manière à la fois sereine et réaliste au moment venu.
Comme chaque fois, ton commentaire est très intéressant et rempli de sagesse, j’espère que tout le monde l’appréciera autant que moi. Merci Thanh!