Cette semaine, je vous emmène visiter un pays que vous ne connaissez certainement pas….
Un voyageur arrive, un jour, à la frontière d’un tout petit pays, appelé « Le Pays des Longues Cuillères » !

Il passe la frontière et entre dans ce tout petit pays.
Une seule route devant lui…. tout au bout : une seule maison, très grande avec une large porte d’entrée. Sur cette porte, une pancarte souhaite la bienvenue aux voyageurs et les invite à pénétrer dans la maison. Le voyageur ouvre la porte, et pénètre dans un hall d’entrée. Ce hall se divise en deux couloirs, l’un allant à gauche, l’autre allant à droite.

Le hasard lui fait prendre le couloir de GAUCHE.
Un très long couloir. Tout au bout de ce couloir, une grande porte en bois.
Il n’entend rien au début, mais, plus il avance, plus il entend des voix, d’abord sans comprendre ce qu’elles disent… Au fur et à mesure qu’il avance dans le couloir, les voix se font de plus en plus nettes :
« Aïe ! Ouille ! Au Secours ! Idiot ! Imbécile ! A l’aide ! »
Il s’apprête à ouvrir la porte, mais hésite un peu car ce sont des cris déchirants qu’il entend, des appels au secours, des injures, des pleurs. Que va-t-il trouver derrière cette porte ?
Il décide d’entrer car il veut comprendre pourquoi les gens crient et pleurent!

C’est alors un spectacle terrible qui s’offre alors à sa vue : Une immense table, tout autour une centaine de personnes. Chacune assise sur une chaise.
Au centre de l’immense table sont posés des plats remplis de bonnes choses à manger … des mets succulents : du poulet rôti, des frites croustillantes, de délicieux fromages, des légumes, des desserts appétissants, etc. De l’eau fraîche, des jus de fruits, du vin …

Hélas ! Sur chacun des bras de chaque personne est attachée une très longue cuillère en bois, depuis l’épaule jusqu’à la main, et deux fois plus longues que le bras !

Les longues cuillères de bois empêchent les coudes de se plier, c’est pourquoi, même si chacun peut piocher facilement dans les plats, grâce aux longues cuillères, personne ne peut mettre quoi que ce soit à sa bouche, car personne ne peut plier ses coudes … !

C’est une véritable torture, un supplice que de ne pouvoir manger ce qui se trouve sur la table alors qu’on meurt de faim ! Les gens s’insultent, s’injurient, crient leur impuissance. Ils ont tous faim, ils ont tous soif, et ne peuvent ni boire ni manger quoi que ce soit !
Le voyageur, épouvanté par ce spectacle, s’enfuit de la pièce en courant après avoir refermé la porte derrière lui.
Il quitte la pièce du MALHEUR, pour ainsi dire l’enfer !

Il se retrouve dans le hall d’entrée… et prend alors le couloir de DROITE.

Un couloir exactement semblable au précédent qui se termine par la même grande porte de bois.
La seule différence est que notre explorateur n’entend en chemin ni plaintes, ni cris, ni injures.
Arrivé à la porte, il tourne la poignée et pénètre dans la pièce.
Là encore, une immense table avec des mets succulents en son centre.
Là aussi, une centaine de personnes assises sur des chaises tout autour de la table.
Là également, toutes les personnes ont une longue cuillère en bois attachée à chaque bras, deux fois plus longue que leur bras, avec impossibilité de plier le coude !

Mais ici, personne ne se plaint ni ne se lamente.
Personne ne meurt de faim ni de soif parce que tous se donnent à manger les uns les autres !

Le visiteur sourit en voyant ce spectacle. Le spectacle du BONHEUR, de la JOIE … le paradis en quelque sorte !
Il fait demi-tour et quitte la pièce … avec le secret espoir que ceux de la pièce de gauche auront l’idée de faire comme ceux de la pièce de droite ! Et qu’ainsi le malheur disparaîtra pour laisser la place au bonheur et à la joie.

C’est si simple… il suffit d’y penser … de penser aux autres et de ne pas rester égoïste !

« Chaque homme doit décider s’il marchera dans la lumière de l’altruisme créatif ou dans les ténèbres de l’égoïsme destructeur ». On dirait les mots du militant pacifique Martin Luther King. Et pour cause : c’est le moine bouddhiste Matthieu Ricard qui parle. Pour lui, l’enseignement de l’altruisme dès le plus jeune âge a déjà fait ses preuves.

En effet, le chercheur américain Richard Davidson a notamment mené une étude sur des enfants de 4 et 5 ans.
Des cours de 40 minutes, dispensés trois fois par semaine pendant dix semaines, autour de la respiration, les émotions, et la coopération, ont permis d’engendrer de nettes différences dans les comportements.
C’est ce que révèle le test des autocollants : des enfants devaient répartir des autocollants entre leur meilleur ami, leur pire ennemi, un inconnu et un enfant malade.
Avant l’expérience, la majorité des autocollants allait au meilleur ami.

Après dix semaines, la répartition se montre beaucoup plus équitable : le bambin distribue autant d’autocollants à son meilleur ami qu’à son pire ennemi. « On mesure combien de telles interventions pourraient être bénéfiques », sourit le moine du Népal.

« L’altruisme n’est pas une utopie, mais le fil d’Ariane qui nous permettra de répondre aux grands défis de notre époque. »
Se montrer altruiste sans intérêt à la clé : et si on essayait ?

On se retrouve la semaine prochaine pour notre dernière histoire de l’été… profitez bien de vos derniers jours de vacances!